Héléna Cazaute : “Jouer pour une ville comme Mulhouse me donne envie de me surpasser”

Alors que nous aurons vécu encore une intersaison riche en transferts de joueuses, les équipes ont repris pour la plupart le chemin des terrains avec des matchs amicaux et/ou des tournois. Une période excitante pour nous, supporters dans l’attente d’une belle annonce pour le club que nous chérissons, mais aussi pour les joueuses qui comme à leurs habitudes doivent refaire leurs valises (pour certaines) et changer de club.

Une vie de globe-trotteuses, toujours à changer de région, de club, d’appartement, de vie…

Une vie que connait bien Héléna Cazaute qui va connaitre un nouveau club cette saison et jouer sous les couleurs des rouges et noires de Mulhouse. Une nouvelle étape de sa vie professionnelle qu’elle a bien voulu partager avec nous en nous offrant un peu son temps.

Bonjour Helena, peux-tu te présenter stp?
Bonjour je m’appelle Helena Cazaute, j’ai 21 ans, je viens de Gruissan dans l’Aude (un village à côté de Narbonne ) et je joue réceptionneuse attaquante.

Parle-nous de ta carrière jusqu’à présent dans le volley Ball.

J’ai commencé le volley à 8 ans dans mon club de Gruissan. Apres y avoir remporté 5 titres de championne de France jeunes de 2009 à 2013 et évolué 2 saisons en Nationale 1, j’ai rejoint l’IFVB à Toulouse en 2013.

L’Institut fédéral de volley-ball (IFVB) est une structure de la Fédération française de volley-ball basée au CREPS de Toulouse (Haute-Garonne), intégrant les meilleures joueuses françaises de la catégorie Junior
Les joueuses sélectionnées, proviennent de toute la France, métropole comme Outre-Mer. Elles restent liées à leur club d’origine tout au long de leur séjour à l’IFVB, qui peut durer jusqu’à trois ans. Cette structure permet de compléter la formation (aussi bien sportive que scolaire) des joueuses prometteuses dans un cadre fédéral, tout en participant au championnat de France de Division Excellence Féminine (second niveau national) ou au championnat de France de Nationale 1 (troisième niveau national) suivant les années de formation. À noter que l’IFVB a un statut spécial concernant la promotion et la relégation. wikipedia

Après un an à l’IFVB, j’ai intégré le club de Béziers de 2014 à 2017 où j’ai pu découvrir le monde professionnel et commencer à avoir du temps de jeu, jusqu’à ma blessure au genou en décembre 2016.

En 2016, alors joueuse pour le club de Béziers sous les ordres de Cyril Ong, Héléna se blesse lors d’un match contre Evreux au genou. Le diagnostic est lourd, rupture du ligament croisé. Alors que son club est dans une excellente dynamique et qu’Héléna est l’une des pièces maîtresses du jeu Biterrois, elle devra écourter sa saison 2016/2017 pour subir une opération.

En 2017 j’ai choisi de rejoindre l’effectif du Racing club de Cannes pour 2 saisons, ou j’ai eu la chance de remporter une Coupe de France et un titre de Championne de France.
Après ces 2 belles saisons j’ai eu l’opportunité de relever de nouveaux défis avec le club de Mulhouse pour la saison 2019/2020.

Coté équipe de France, j’ai été régulièrement convoquée dans les sélections jeunes jusqu’en 2016, puis Magali Magail alors sélectionneur National cet été-là me fait confiance en m’intégrant au groupe senior.

Dans ton plan de carrière je suppose que tu savais que tu allais changer de club plusieurs fois, est-ce que pour le moment cela ressemble à ce que tu avais imaginé ?
Pour l’instant je n’ai pas été déçue des choix que j’ai faits.  J’ai beaucoup appris au contact de grandes joueuses comme Hélène Schleck à Béziers, Nadia Centoni, Christina Bauer, Myriam Kloster au RC Cannes, mais aussi des entraineurs comme Cyril Ong et Riccardo Marchesi.

Dans tes années d’apprentissages au volley,  est-ce qu’on vous donne certains conseils sur les pièges,  les risques ou les bénéfices des changements de club ?
On ne nous donne pas forcément de conseil sur ça. Je pense que c’est une décision assez difficile à prendre et qui mérite beaucoup de réflexion
Mais aujourd’hui les agents sont faits aussi pour ça, essayer de nous orienter le plus précisément possible sur ce que l’on recherche vraiment.

Héléna fait partie de l’agence Gold Sport depuis peu. Une agence italienne de renom qui gère les intérêts de nombreuses joueuses de Volley-Ball reconnues depuis les années 1990. Ils gèrent les carrières d’athlètes qui font parties des meilleurs championnats ainsi que de certains entraîneurs.

Pour toi, une carrière professionnelle réussie est forcément liée aux passages dans plusieurs clubs ?
Pas forcément  mais je pense que cela apporte énormément, notamment lorsque on est une jeune joueuse.
Changer de mode de vie, de staff, d’entraînement, de type de programme physique, etc… Cela nous oblige à nous adapter en permanence et nous fait progresser, grandir.

Par exemple le fait de travailler avec des entraîneurs comme Riccardo Marchesi à Cannes ou Emile Rousseaux en Equipe de France est très enrichissant sur le plan technique, tactique ou même émotionnel.

Est-il concevable d’après toi de faire toute sa carrière dans un seul club ?

Tout dépend de l’ambition du sportif.
Partir d’un club dans lequel on se sent bien ce n’est pas toujours facile.
Personnellement j’aime bien sortir de ma zone de confort et voir des approches et des méthodes différentes d’entraînements.

Lorsque tu reçois des propositions de clubs , qu’est-ce que tu regardes en priorité,  qu’est-ce qui peut te donner envie de signer ?
Je regarde en priorité le staff technique, entraîneur, préparateur physique et le projet sportif du club.
C’est une des raisons de ma venue à Mulhouse compte tenu des très bons échos que j’ai eus sur François Salvagni. 
C’est aussi l’occasion pour moi de retrouver des joueuses de ma génération Léa Soldner et Léandra Olinga-Andela.
J’adore aussi évoluer dans des salles remplies comme c’est toujours le cas à Mulhouse ; Jouer non pas seulement pour nous, staff et joueuses mais pour tout un public, toute une ville c’est vraiment quelque chose qui me donne envie de me surpasser.

Mulhouse est le club de LAF qui possède les meilleures moyennes par saison en terme d’affluences dans sa salle depuis 2008.

Jouer à l’étranger pour toi est-il un objectif ?
Oui c’est un de mes objectifs. J’espère avoir la chance de pouvoir jouer dans un club étranger en Italie ou en Turquie, le niveau est plus élevé qu’en France, ce sera donc un plus gros challenge à relever et j’espère pouvoir un jour y arriver.

Crédit photo bannière ASPTT Mulhouse