Manon Bernard « Je souhaitais voir si des opportunités pouvaient se présenter afin de sortir de ma zone de confort »

Manon Bernard « Je souhaitais voir si des opportunités pouvaient se présenter afin de sortir de ma zone de confort »

8 janvier 2020 0 Par Block-Out Actu

Manon Bernard est une joueuse française qui occupe le poste de libero. Et nous n’allons pas vous la présenter plus que cela, puisqu’elle a su dès la première question nous décrire son parcours. Block-Out vous laisse apprécier cette aventurière française partie jouer dans l’exigeant championnat allemand.

Bonjour Manon, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Manon Bernard et j’ai bientôt 25 ans. J’ai commencé le volley à l’âge de 9 ans, suite à l’intervention dans mon école de Carl Van Caeneghem qui était entraineur au club de Gagny Raincy. Il m’a proposé de venir essayer les entrainements au club et c’était parti ! 
J’ai fait les sélections départementales, régionales, participé à une détection nationale, j’étais encore attaquante (haha). Puis je voulais absolument entrer dans un pôle, je savais que je voulais m’entrainer biquotidiennement donc je me suis présentée en candidate libre au pôle France de Châtenay-Malabry et j’ai été prise. J’ai directement basculé sur le poste de libero. J’y ai fait mes trois années de lycée et j’ai intégré l’équipe de France cadette. Ensuite, je suis partie dans le club de Vandœuvre Nancy Volley-Ball qui me proposait un projet de montée en pro et me permettait de suivre des études (j’ai obtenu une licence STAPS, un master de l’enseignement et le concours de professeur des écoles) au début je faisais la navette N2/DEF puis j’ai intégré l’équipe première à temps complet et j’y ai progressivement gagné ma place. Après 3 ans nous sommes montées en Ligue A et j’y suis restée 4 années supplémentaires.
Depuis le début de cette saison je joue dans le club de Ladies in Black Aachen (Aix la Chapelle) en Allemagne.

Cette saison est un défi pour toi puisque tu es partie en Bundesliga Allemande. Peux-tu nous raconter comment cela s’est réalisé ?
En fin de saison dernière à Vandœuvre Nancy, après y avoir passée plusieurs années, je souhaitais voir si des opportunités pouvaient se présenter afin de sortir de ma zone de confort. Pour me donner le maximum de chances, j’ai entamé des discussions avec un agent qui m’a trouvé cette proposition à Aix la Chapelle. Après en avoir échangé avec leur passeuse, Aziliz Divoux, avec la perspective de jouer une Coupe d’Europe, je me suis très vite décidée à accepter cette nouvelle aventure.

Et comment ça se passe pour la langue Allemande ?
C’est un objectif pour moi d’apprendre l’allemand, j’y travaille mais je pars vraiment de zéro.

Peux-tu nous donner ton avis sur ce qui diffère le plus entre la Ligue A Féminine française et la Bundesliga allemande ?
Tout d’abord l’engouement qu’il y a autour du volley en Allemagne et particulièrement à Aix la Chapelle fait plaisir à voir. Les salles sont pratiquement toujours pleines et les supporters sont très actifs durant les matchs quelle que soit la situation. Des supporters d’Aix la Chapelle nous suivent presque à tous les déplacements, même à 600 km ! Et au niveau du jeu je trouve que le duel service-réception est vraiment très intéressant en Bundesliga. 

En parlant des supporters, comment se passe ta relation avec eux ?
Malgré que l’équipe ait beaucoup changé à l’intersaison, les supporters ont été dès le début très accueillants. Ils ont beaucoup de petites attentions envers les joueuses, par exemple un petit groupe vient après l’entrainement pour chacun de nos anniversaires avec un bouquet de fleur et chante en allemand et dans notre langue maternelle. Les bénévoles sont nombreux et très importants dans le fonctionnement du club, ils répondent toujours présents pour nous aider, c’est touchant, et nous les remercions du mieux que nous pouvons.

Ton club joue en Bundesliga, et d’autres compétitions, comment ça se passe ?
Nous avons fait un très bon début de saison, malheureusement nous avons eu une petite baisse de régime avant la trêve. En Coupe d’Allemagne nous nous sommes arrêtées en 1/4 de final, Dresden avait joué un bon match contrairement à nous ce jour-là. Et au niveau européen, nous sommes actuellement en 1/8éme de la CEV Challenge Cup. Beaucoup de matchs vont s’enchainer dans cette seconde partie de saison. C’est le rythme du haut niveau, c’est très intéressant et le staff gère bien les charges et l’intensité de travail.

Aix la Chapelle a connu un début de saison extraordinaire, avec plus de victoires que de défaites. Le club a notamment battu sur son terrain Allianz MTV Stuttgart le leader du Championnat Allemand. Comment le vis-tu ?
Après le premier match à Schwerin (vice-champion d’Allemagne en titre) gagné 3-2, on s’est dit qu’avec l’état d’esprit et la persévérance qu’on arrive à garder dans la durée, même dans les temps faibles sans pour autant paniquer, on pouvait faire des belles choses et surprendre plus d’une équipe. De plus, le groupe est vraiment composé de joueuses qui ont envie d’apprendre, qui aiment travailler et qui arrivent à mettre tout ça au service de l’équipe. Alors forcement lorsqu’on gagne contre le Champion d’Allemagne en titre, Stuttgart, chez lui, à 23-25 au tie-break, je me souviens avoir eu des frissons pendant un bon moment à la fin du match. C’était génial de vivre ça avec le groupe.

Aix la Chapelle bat le Champion en titre Stuttgart au tie break à 23-25

Comment se passe une semaine type entre 2 matchs à Aix la Chapelle ?
Le lundi et jeudi, on a entrainement et musculation.
Le mardi et vendredi, on a entrainement spécifique le matin et collectif l’après-midi
Le mercredi, on a entrainement collectif le matin et récupération et soins l’après-midi.
Lorsqu’on joue à l’extérieur, on s’entraine le vendredi matin et on part en car immédiatement après.

Et comment se passe ta vie en dehors du terrain en Allemagne ?
Ça se passe bien. La ville d’Aix-la-Chapelle est très belle et dynamique, et je retrouve régulièrement mes coéquipières en dehors des entrainements. C’est pas très loin de la France donc ma famille et mes amis peuvent venir me rendre visite.

Qu’est-ce qu’il te manque le plus de la France ?
J’aurais pu répondre le soleil mais en fait c’est le même combat (haha). Plus sérieusement, j’avais l’habitude d’avoir des amis (de la fac) en dehors du volley et ici mon univers, c’est uniquement le monde du volley mais il n’y a pas de mal à ça 🙂

Pour la trêve hivernale, qu’as-tu fait ?
Nous avons eu 10 jours de repos après le dernier match, avec des séances de musculation et prépa physique à faire. J’en ai profité pour rentrer en région parisienne, voir ma famille, puis passer le nouvel an entre amis. C’était appréciable de pouvoir reposer le corps et l’esprit quelques jours.

Tu penses à l’Equipe de France ?
Bien sûr ! J’étais dans le groupe élargi cet été. Malheureusement, je n’ai pas été retenue juste avant le Championnat d’Europe. Ca reste un objectif personnel important, évidemment.

D’abord merci Manon, et bravo pour ton parcours en dehors de la France, car à Block-Out, nous pensons que tu as déjà de quoi d’en être fière. Nous espérons te voir plus haut et plus loin. Nous te laissons le dernier mot pour finir notre entretien.
Je remercie mes proches qui sont un soutien fondamental pour moi.
Merci Block-Out pour cette interview et continuez à suivre la page.

Pour suivre Manon Bernard :
Page Facebook : https://www.facebook.com/manon.bernard.12
Page Instagram : https://www.instagram.com/manoooon06/

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